Pourquoi les péruviens manifestent-ils ?
Depuis quatre jours consécutifs, les manifestants affluent dans les rues du nord du Pérou et des régions andines pour exprimer leur mécontentement envers la nouvelle présidente Dina Boluarte. Les partisans se mobilisent pour que Pedro Castillo, l'ancien chef d'État arrêté le 7 décembre dernier suite à sa tentative présumée de coup d'État, soit libéré de détention et insistent pour que Boluarte démissionne de son poste nouvellement acquis après avoir pris les rênes lorsque Castillo a été destitué par le parlement en raison d'une "incapacité morale". Avec 80 des 130 membres votants qui s'opposent à lui, il est clair que cette décision suscite un profond mécontentement parmi les citoyens. Même les personnes les plus proches du Président Castillo suggèrent qu'il a peut-être été persécuté injustement.
Cette manifestation a alors de graves conséquences dans le pays puisque le constat a été rendu et au moins 41 manifestants sont décédés dans des affrontements avec des forces de l'ordre. Mais également 7 péruviens sont décédés dans des accidents de la circulation causés par les manifestations.
Des restrictions pour atténuer les manifestations au Pérou
Le 10 janvier un couvre-feu a été décrété par le premier ministre, Alberto Otarola, cela n’a pas suffi pour atténuer les manifestations et la violence dans laquelle le Pérou est plongé depuis maintenant plusieurs semaines. Alors, ce samedi 14 janvier, le Pérou a déclaré un état d'urgence de trente jours dans plusieurs régions, dont Lima et les départements de Cuzco et Puno. Ce décret a de graves conséquences : les droits constitutionnels tels que la liberté de mouvement et de réunion sont suspendus ; de plus, les maisons des citoyens risquent maintenant d'être envahies par les forces de l'armée pour garantir le maintien de l'ordre pendant cette période éprouvante.
Dina Boularte a récemment prononcé un discours à la nation et a annoncé qu’elle ne comptait pas démissionner, mais qu’elle était également désolée pour toutes les victimes : “Je continuerai à gouverner pour les millions de Péruviens et pas pour le petit groupe des extrémistes qui mettent le feu et détruisent le pays”, a-t-elle déclaré.
Source : Sudouest