Les discussions entre le Brésil et l'Argentine pour la mise en place d'une monnaie unique
Les deux dirigeants, argentin et brésilien, qui partagent une orientation politique de gauche, ont convenu d'explorer les possibilités d'une monnaie commune entre leurs deux pays. Le ministre de l'Economie argentin, Sergio Massa, a déclaré au Financial Times que cela inclurait l'examen de questions fiscales, de la taille de l'économie et du rôle des banques centrales. Les autres pays d'Amérique latine sont également invités à participer aux discussions si cela leur convient.
Il est à noter que cette idée n'est pas nouvelle, elle avait déjà été évoquée par le président argentin, Carlos Menem dans les années 90. Plus récemment, le ministre des finances brésilien Fernando Haddad, proche de Lula, avait également remis sur la table cette possibilité, proposant même un nom pour cette future monnaie, le "sur" en espagnol, qui symboliserait le Sud.
Pourquoi mettre en place une monnaie commune entre l'Argentine et le Brésil ?
L'annonce de la création d'une monnaie commune entre le Brésil et l'Argentine pourrait avoir un impact significatif sur l'économie mondiale. En effet, l'Amérique latine est considérée comme une région stratégique pour les Etats-Unis, selon la doctrine Monroe, et le dollar est l'outil principal de cette influence en tant que monnaie de réserve mondiale. Le principal objectif des deux pays est donc de renforcer leurs relations commerciales tout en affaiblissant l'influence du dollar en créant une sorte "d'euro sud-américain" dans la zone d'influence des Etats-Unis.
L'Argentine a exprimé son désir de devenir membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et a déjà reçu le soutien de la Chine et de l'Inde. Le projet d'union monétaire entre l'Argentine et le Brésil est un pas supplémentaire vers une fragmentation économique mondiale et un contrepoids à l'influence des Etats-Unis. Ensemble, l'Argentine et le Brésil représentent environ 5% du PIB mondial, ce qui bien que moins important que la zone euro (qui représente environ 15% du PIB mondial), reste conséquent.
Source : Les echos